anciensdesolesmes.fr |
|
Anecdotes - Souvenirs |
Le rendez-vous des anciens du Petit Séminaire Saint-Michel de Solesmes autour des années 1955 à 1965... |
Vos souvenirs, vos anecdotes, ce sera sur cette page.
Envoyez moi vos contributions.
(Désormais, chaque nouvelle contribution sera mise en tête de page, et non plus à la fin).
De Luc Kieffer, le 13 mars 2013:
Arrivée à Solesmes : première arrivée à Solesmes .. je me revois sur le perron… mes parents s’en vont et mon frère aîné verse une larme… moi je regarde mes parents partir sans grande douleur.. j’ai déjà l’habitude de la pension… certes pas pour de périodes aussi longues, mais je ne suis pas inquiet.. je me suis blindé… construit une carapace pour ne pas trop souffrir de cette vie subie en collectivité…
Silence : ces silences permanents surtout au réfectoire étaient assez pénibles… certes des gamins qui pépient sont bruyants, mais c’était vraiment compliqué de rester en silence tout le temps, surtout au réfectoire… on pouvait parler le dimanche et c’était un vrai délice…
Les toilettes : la propreté des toilettes était un de mes drames permanents à Solesmes… entre la difficulté à trouver des toilettes propres ou les moins sales possibles et celle de se confronter au nettoyage au jet d’eau de toilettes immondes quand on était de corvée… il fallait parfois utiliser un bâton pour aider au débouchage…
Le vidage du contenu des fosses dans le jardin était aussi assez désagréable… les bords du jardin étaient surélevés pour que la manne de cet engrais naturel puisse être utilisée au maximum…
Quant aux toilettes sur les paliers, je me souviens de virées régulières sous les prétextes les plus variés pour tenter de trouver des toilettes avec une assise enfin confortable… c’était un drôle de plaisir avec en plus celui de la transgression…
Sports / jeux :
Je me souviens bien de parties de basket dans la cour des sixièmes/cinquièmes dans un anneau de basket juste après le préau sur le mur du foyer où il y avait un babyfoot… l’abbé Soyer était assez doué pour ce sport…
Le patin à roulettes était une activité assez répandue chez les « petits »… je me souviens de saut sur le petit et sur le grand tremplins… on était tiré par des grands avec des écharpes nouées et je me souviens de sacrées sauts que faisaient certains… moi j’ai dû sauter quelques fois sur le grand tremplin mais jamais tiré par les grands… il y avait de belles chutes… (ma sœur cadette venue à une fête à Solesmes m’a dit récemment qu’elle avait été impressionnée par la maîtrise des patineurs…). Avec les sauts on arrivait à ce que les roues ne soient plus complètement circulaires… elles avaient des plats très désagréables pour patiner ensuite…
On s’accrochait parfois en chenilles accroupis les uns les autres on s’accrochait sous les bras et le premier de la chenille avait les pieds en avant… Des volontaires poussaient cette chenille composée d’un nombre de participants variable. L’inertie de la chenille était assez importante et malheur à celui qui se trouvait sur son trajet …
Je me souviens aussi de parties de balles au mur sous le préau des « grands »… les terrains étaient délimités par les poteaux du préau… il fallait parfois se presser à la sortie des cours pour « réserver un terrain »… les balles étaient assez lourdes et faisaient mal aux mains…
Je me souviens de parties d’« astiquette »… on serre les index et majeur de la main droite et on frappe chacun son tour sur les doigts de l’autre jusqu’à ce que l’autre abandonne…le sang afflue dans les doigts…
Je me souviens de sauts sur des tas de cailloux lors des promenades… je pense que c’était dans le coin où il y avait les voies ferrées qui passaient sur un pont… on sautait du haut du talus et on se recevait sur les tas de cailloux en contrebas… cela donnait un peu le sentiment de voler… pendant quelques microsecondes…
Je me souviens des activités rotin et poterie en sixième cinquième… je ne sais plus qui les encadraient…
Apprentissage du piano :
En sixième, j’avais envie d’apprendre le piano… je me suis donc instruit et ai eu un seul cours avec l’abbé Jean Christophe… qui m’a fait travailler l’écartement entre les doigts, un vrai truc de malade qui m’a dégoûté de manière irrémédiable… dommage, j’aurais aimé savoir jouer du piano…
Pièces sur la voie ferrée : je me souviens de jeux stupides pratiqués par certains qui mettaient des pièces de monnaie sur la voie ferrée (très peu usitée, sans doute uniquement pour la sucrerie) pour les aplatir… on nous disait que c’était très mauvais pour les roulements des wagons et des locomotives…
Noël à Solesmes : je me souviens avoir passé un Noël à Solesmes… ce devait être en 1964 ou plutôt 1965… d’une soirée de cinéma avec une sortie dans la cour enneigée de 25 bons centimètres de neige… une neige légère … on avait l’impression que les boules de neige flottaient…
Dans le bus qui nous ramenaient vers une gare pour rentrer à la maison j’imagine, nous avons eu une petite frayeur… l’arrière du bas s’est mis à glisser sur la route en pente et il y avait une mare en contrebas… nous ne sommes pas allés jusque là mais tout le monde criait à qui mieux mieux…
Je me souviens de m’être retrouvé chez moi seul une année ce devait être en 1963… nous étions décalés par rapport aux autres enfants et nous passions donc une semaine seuls à la maison… j’étais assis devant un feu à regarder les flammes et à tenter de me réchauffer les os et le cœur…
Sucrerie : l’odeur écœurante de la sucrerie était parfois présente dans l’institution…
Je me souviens aussi d’une fois lors d’un grand jeu à l’extérieur où je m’étais retrouvé au beau milieu d’une sorte de champ de pulpe déversée… il y en avait vingt bons centimètres et je ne savais plus comment me sortir de ce pétrin…
Trahison : Entrée en quatrième… j’étais un vrai loup solitaire d’une exclusivité féroce… mal dans mes baskets… j’avais un très bon ami dont j’ai complètement oublié le nom… à l’entrée en quatrième, je le vois discuter dans la cour avec un autre élève que j’abhorrais dont j’ai tout autant oublié le nom … je n’ai plus jamais parlé à mon ami… j’y ai vu une forme de trahison… à croire que je me complaisais dans la souffrance… je ne lui ai donné aucune explication… le pauvre a dû se demander ce qui lui arrivait…
Sermon d’avant vacances contre les filles perverses… :
Je me souviens d’un sermon d’un moine venu faire une retraite avant des vacances… je devais être en quatrième ou troisième… et durant le sermon, ce moine évoquait le fait de se méfier des filles qui voulaient nous détourner de notre vocation… moi qui étais encore en dehors de tous ces soucis de sexualité.. j’étais vraiment très étonné
Infirmerie : de temps à autre, j’ai pu « échapper » au lot commun en me faisant porter pâle…
Je me souviens de nuits à me découvrir en sixième et cinquième en mettant un gant de toilettes mouillé sur la gorge souvent sans beaucoup de succès…
Une fois en quatrième ou troisième, j’avais été rattrapé par une petite angine… lors de la prise de température ; le thermomètre marquait à peine 37,7°C … difficile de justifier un maintien à l’infirmerie… J’ai donc mis le thermomètre sous l’eau chaude qui a tardé à venir… elle est devenue brûlante d’un coup et le thermomètre a éclaté… l’infirmière a vite compris que quelque chose n’allait pas et j’ai été renvoyé dans le lot commun auquel je voulais échapper
Nourriture :
Mon arrivée à Solesmes était assez intéressée… je venais du collège Notre Dame de l’Assomption à Bavay où la nourriture n’était franchement pas terrible… mon frère aîné en avance de quatre ans sur moi m’avait précédé à Bavay avant de venir à Solesmes et vanté les qualités ou tout au moins le différentiel entre les deux établissements… sans avoir de réelle vocation je me suis donc retrouvé à Solesmes par souci d’amélioration de mon quotidien et c’est vrai que c’était tout de même mieux
Je me souviens des frites qu’on comptait lors du rab afin qu’il n’ait personne de volé…
Lecture au pupitre… :
Exercice difficile entre tous… l’expression orale n’a jamais été mon fort… je bégayais … j’étais terrorisé par l’abbé Huret et sa petite clochette… je me débrouillais pas trop mal dans la pratique, mais je me souviens d’une fois où il m’a fait reprendre plusieurs fois de sa clochette sur un mot que je ne connaissais pas … peut-être un :mot anglais et j’ai dû répéter plusieurs fois la même bêtise … j’étais tétanisé … je sortais de cette épreuve anéanti…
Etudes :
Pas de souvenirs précis de cours… seulement de salles d’études…
Le pas de l’abbé Decoopmann qui remonte l’étude des quatrièmes/troisièmes de son pas lourd de paysan…
Les dictionnaires de latin et grec les Gaffiot et Bailly que l’on mettait sous les bancs…
Dentiste en ville : une dent cariée, une belle rage de dent et me voilà parti faire un petit tour en ville en solitaire… anesthésie sommaire du dentiste et arrachage en bonne et due forme on ne devait pas connaître le plombage à l’époque… je me souviens avoir craché du sang un bon moment sans que quiconque s’inquiète de mon sort… quant aux rinçages et bains de bouche… ??
Tête de cochon : La fin de troisième avant mon départ du petit séminaire a été un peu difficile. Je sentais confusément que je ne voulais pas continuer le petit séminaire plus avant sans savoir l’expliciter clairement à mon père… Pas si facile de s’opposer à des parents qui évoquent leur désir d’avoir un fils prêtre…Je me suis mis à traîner des pieds… On a convoqué mon père plusieurs fois pour me remettre sur le droit chemin… mais j’avais décidé de sortir du séminaire… Je faisais ma forte tête à la chapelle : je me levais quand il fallait s’asseoir et m’asseyais au moment de se lever.. ; on a fini par convaincre mon père de me changer d’orientation…
Le plus curieux était ces moments forts lorsque l’harmoniste jouait de l’orgue à fond.. je me sentais porté par la puissance de la musique et ne pouvais que me lever avec les autres…
Influences séminaristiques :
Après le second cycle à Notre Dame et les péripéties de 1968, nous nous sommes retrouvés à plusieurs anciens élèves de Solesmes dans des formations différentes autour de la faculté catholique de Lille… je me souviens d’une journée au restaurant universitaire où nous faisions des paris quant au passage au séminaire des gens qui rentraient au resto U en fonction de leur look… et nous avions parfois raison… à croire que le séminaire ne nous avait pas « arrangé » à moins que ce ne soit tout simplement cette époque un peu perturbée…
Fêtes de fin d’année
Les pièces de théâtre assez réussies dans la salle des fêtes où nous allions assez peu
Je revois quelques tours de magies qui m’émerveillaient
et Jean-Michel Gorisse qui jouait divinement de la trompette…
Services de messe
Nous étions parfois d’astreinte ou plutôt de service pour aller servir la messe comme enfant de chœur aux différents prêtres… c’était assez tôt le matin… certains étaient assez rapides et c’était vite expédié… d’autres un tantinet plus longuet et c’était moins agréable… je ne me souviens plus de qui avait les qualités de rapidité…
Grégorien à la chapelle
Je me souviens des répétitions de chant grégorien à la chapelle… Ces chants étaient sacrément beaux avec le temps… et ces chœurs à quatre voix de plusieurs dizaines d’éléments chacune avaient quelque chose de magique…
De Jacques Lamour, le 19 juillet 2011:
Réglement du Petit Séminaire:
Bulletin de notes hebdomaire:
53 ans après, félicitons Jacques qui a eu le tableau d'honneur!
De Jean-Pierre Rivart, le 8 juillet 2011:
MESSE DE RITE BYZANTIN
Je me souviens qu'une communauté de russes orthodoxes, établie au Cateau-Cambrésis , était venue célébrer une messe de rite byzantin .
Différences avec le rite romain :
- L'office a duré 2 (deux) heures
- Chants en langue russe sans accompagnement d'orgues
- Communion sous les 2 espèces , pain et vin .
De plus , ils tenaient l'encensoir en bout de chaine et le faisait balancer , tel un pendule géant ; bien différent de nos timides "coups" d'encensoir .
Je me souviens que le maître de chant était mince comme un haricot vert , mais avait une voix digne de Yvan Rebroff
__________
RETRAITE A CHIMAY ( B)
Lorsque j'étais en première , nous avons effectué une retraite à la trappe de Chimay .
Durant les repas , nous avions chacun un moine derrière nous qui nous servait en nourriture avant que nous ayons pu atteindre le plat ; nous avions droit , à chaque repas , à une canette de bière de trappiste.
Nous avions chacun une chambre ( cellule ?) où nous passions une bonne partie de l'après-midi pour lire des livres ou méditer .
Personnellement , je n'ai lu aucun livre et m'y suis ennuyé à mourir : je regardais mélancoliquement le monde extérieur par le vasistas ; sinon , je restais allongé sur le lit et .........fantasmais .
Ce ne fut pas , en ce qui me concerne , un séjour mystique ;mais qu'importe , puisqu'une semaine plus tard , je quittais le séminaire .
De Luc Azaïs, le 10/01/2010:
Personne n'en parle, alors je me lance, car l'anecdote vaut son pesant...
Je ne me souviens plus du surveillant qui nous interdisait la voie des toilettes, si ce n'est Sohier!
peut-être?
Mais la pire situation dans la petite section fut le débordement des chiottes. Et cela dura.
Je me souviens que je me retenais pour ne pas entrer dans cet enfer de merde!
Rien n'est plus dégradant.
(je ne me souviens plus si j'en ai parlé chez moi?) Peut-être vous ne l'avez pas connu?
En tout cas, de nos jours, cette situation aurait été impensable.
Et nous n'avions pas l'autorisation d'utiliser les toilettes des pères situées sur les paliers.
Nous ne nous sommes même pas rebellés!
Nous aurions dû installer des feuillées comme au camp!
De Jean-Pierre Rivart, le 09/01/2010:
Qui se souvient de Alain LECLERC de VILLERS-OUTREAU.
C'était un petit teigneux , que l'abbé Bourgeois surnommait " mon petit cabot ".
Il a eu le chic , durant les 2 ou 3 ans , qu'il passa à Solesmes de se faire haïr par une majorité d'entre nous.
Je me souviens d'un jour , où il avait particulièrement neigé . Ce jour là il était recroquevillé le long d'un mur et se faisait bombarder par une dizaine d'élèves de la classe de première (alors qu'il n'était qu'en quatrième).
Et nous , que faisions nous pendant ce temps là ? Nous profitions du spectacle (pas très charitable , n'est-ce pas ?)
__________
Je m'étais remis au football un peu sur le tard.
Je jouais au poste d'arrière gauche.
Je me souviens d'un jour où nous jouions sur le terrain de la ville de Solesmes et je "marquais" l'abbé Blas , notre économe .
Lors d'un phase de jeu , je rattrapais de volée le ballon et me tenais en appui sur mon pied gauche ; à cause du sol particulièrement "gras" , j'ai glissé , la jambe droite à l'horizontale
Ma semelle à crampon est arrivée directement dans l'estomac de l'économe . Durant une bonne minute , il s'est tenu le ventre en gémissant.
De Edmond David, le 04/01/2010:
Question: "Qui a brûlé le Pont-Euxin ?" , Charles Warusfel a répondu: "Les Romains".
Interro écrite: "Qu'est-ce que la TVA ?" (il s'agissait de la Tennessee Valley Authority), Charles (encore lui) a répondu: "Troupeau de Vaches Américaines". Hilarité générale bien sûr !
De Robert Huant, le 29/12/2009:
Celui là m’est resté et restera toujours dans ma mémoire.
L’abbé SOHIER organisait quelquefois le jeudi après midi du côté du « mourmont » des grands jeux. Ils ressemblaient aux combats à l’armée. La petite division était répartie en 2 groupes. Certains étaient des soldats, d’autres des chars et d’autres chargés de détruire les chars. Le but était de s’emparer du fanion de l’équipe adverse. Derrière nous à la ceinture pendait une «queue de singe » et celui qui se faisait prendre cette queue était déclaré hors combat.
Nous avions en matière d’armement, des pétards « PIRAT ». L’embout était en souffre et il suffisait de le frotter contre une boite d’allumettes pour l’enflammer. Il s’ensuivait alors une violente explosion ! Elle symbolisait l’éclatement d’une grenade.
J’en viens à l’objet de cet article. C’était au mois de juin, mais je ne me souviens plus de l’année. Il devait être environ 6 heures 00. Le petit séminaire était tout à fait calme. Les professeurs et surveillants vaquaient à leurs ablutions. Tout à coup une déflagration réveillait l’ensemble de la petite division. C’était un élève qui avait gardé un pétard et qui avait trouvé très amusant de le faire exploser en ce calme matin.
Ce dortoir était surveillé par l’abbé DRUELLE. Certainement bouleversé par cette explosion, il avait surgi de son alcôve avec encore de la mousse à raser et sans soutane, la figure écarlate. Je ne sais pas pourquoi il désignait CAMPORELLI comme étant l’auteur de ce fait. En réalité il n’y était pour rien. S’avançant vers son lit il criait : je sais que c’est vous CAMPORELLI ! et arrivé près du lit il s’était alors mis à frapper l’élève. Celui-ci pour échapper au surveillant en furie n’avait qu’une solution, celle de ramper sous les draps jusqu’au fond de son lit sous les rires des autres élèves. C’est à ce moment là que la sonnerie du réveil s’était déclenchée mettant un terme à ce chahut. Je n’ai jamais su qui était en réalité l’auteur de cette «plaisanterie », mais elle fit l’objet de grandes discussions.
De Jean-Paul Fromont, le 28/12/2009:
Je suis éberlué par le flot de souvenirs ici rapportés en particulier par notre camarade Robert !! Je ne me souviens absolument pas de Noël passés en pension ! Ni de journée des parents, ni de grippe asiatique, etc ... Je n'avais jamais vu ces photos, je n'en posséde aucune !
Les lectures au réfectoire, ça m'est revenu avec vos anecdotes! Je me souviens d'avoir, tellement exaspéré et désespéré de votre enthousiasme, sauté plusieurs paragraphes et personne n'a rien remarqué, surtout pas "Nonos" (Devos) avec sa petite sonnette !! Il me semble que parfois le lecteur avait droit de gouter la pitance des profs , ou alors les serveurs seulement ? Pourquoi d'ailleurs un menu différent ??
La 2CV de l'économe oui, mais il y eut aussi une fourgonnette Panhard ! PL17 ? Tellement rare que je m'en souviens !
Le camp de vacances dans le Jura, je me souviens du car tombé en panne! c'était un car de la cie "Les Cars Verts" basée du côté de Bavay, peut-être loué par le biais de Bernard Sohier qui était de ce coin là !( à son propos je me souviens de ses motos: une Motoconfort puis une Motobécane grise dont il était très fier !!). Toujours dans ce camp, on se lavait dans le torrent (donc pas beaucoup) et j'ai découvert les "feuillées" ! Une préfiguration de mon service militaire de choc dans les paras à Carcassonne (avec le même genre de dortoir) !
Un bon souvenir : le mini tour de Suisse en vélo avec Joseph Decoopman ! C'était sympa et Joseph était cool !! Je crois qu'on avait pris le train à Valenciennes jusqu'à Bâle (le Calais-Bâle de l'époque) après avoir amené nos bicyclettes à Valenciennes ! Dans mon cas avec mon camarade Michel Kieffer en pédalant depuis Aulnoye/Berlaimont environ 30km en traversant la forêt de Mormal où le loup ne nous a pas mangés ! En Suisse mon vélo a eu une roue en 8, mon ami Michel sprintant dans ma roue arrière ! Et le soir le bon Joseph s'est démené pour me trouver une roue d'occase!
Je me souviens de mr Dubreucq père notre prof de maths en seconde! Il était désespéré de ma nullité, je ne comprenais rien ! Et ensuite à Douai idem! Celà s'est terminé par la brillante note 0,5 au bac philo en 1963! J'ai quand même eu la mention AB ! à 3 points de la mention B ! Cela ne m'a pas empêché de briller par la suite en informatique dans le système Resa SNCF qui fut la grande passion de ma vie ! (le latin était considéré par IBM comme une excellente formation initiale: ben oui, c'est 0 ou 1 !!)
En prof de gym il y eut mr Legrand qui était pro à VA ! Ensuite dans la semaine on parlait foot et de VA avec Louis Dhénain qui était un surveillant plutôt sympa; tous les lundis il me communiquait les résultats en particulier de l'AS Aulnoye alors adversaire du coriace Viesly proche de Solesmes ! Je crois qu'ensuite le dénommé Camporelli a joué dans cette équipe !
De Luc Azaïs, le 18/12/2009:
Chers anciens,
J'avais à ce qu'il semble un vieux compte à régler avec Solesmes que je me suis permis d'oublier tout ce temps passé!
Votre retour inopiné sur la scène de ma vie en a fait surgir la conscience. Heureux retour, d'être encore quelques uns bien vivant.
Le poème qui suit et que je vous offre, m'a été suggéré par un spectacle, que je programme avec des amis pour le prochain trimestre:"Ma guerre d'Algérie" de et par Bernard Gerland.
Le texte suivant relate mon arrivée au saint lieu en 1953. écrit comme une peinture impressionniste...
Je pense avoir vécu cette journée comme un rapt. Moment qui a sans doute oblitéré toute la suite de mon séjour.
Recevez tous mes vœux, à l'occasion des fêtes. Laissez-vous embraser!
Cordialement
Luc.
Le passé ressurgit, eau trouble de la mémoire.
le présent embrase la chandelle de l'instant produisant un halo qui ne réchauffe guère n'éclairant au plus loin que le bout de son nez
Passé, et avenir sont puits à fantaisies ouvrant une voie royale à la conquête du temps nous faisant l'Alexandre d'un feu mort de victoires ne conservant en bouche que l'amer de la cendre
Sol Aime.
Il descend de la vieille bagnole, garée de guingois sur les pavés d'une rue torve accédant à une bâtisse colossale, surgissant bien au-delà des hauts murs construits de briques rouges et du haut portail de fer forgé.
Toute une activité fourmisienne de gens traînant des valises, des malles, des paniers, dans un silence pesant. Tous sont affairés à cette besogne rassemblant tous leurs soins; trimballant le long de la pente, quantité de bagages dégagés à grands efforts de coffres éventrés par la masse et le poids amassés à emplir cette bâtisse insatiable, ogresse, ingurgitant cette amas informe de paquets, ficelés avec soin, qui se foutent le camp dans une concentration immonde. Un silence de plomb s'abat sur cette multitude gravissant péniblement le pavage disjoint, insensible à la chaleur lourde de cet après-midi d'automne.
Des personnages quittent peu à peu les lieux, tenant des valises légères, des malles vides, des paniers transparents. Ils respirent la tristesse. Le soleil qui plonge vers l'horizon incendie la brique cuite et recuite de l'enceinte. Les portières claquent, les moteurs ronronnent. Lentement les véhicules hétéroclites manœuvrent, quittent le quai, insensibles aux orphelins laissés à l'entrepôt !
Ils sont rassemblés par de noirs corps, beaux, dont les pas font battre le pan de la robe longue, en un mouvement d'aile lent, porté par le vent de la course mesurée.
Formés en chenilles, ils s'engouffrent aspirés par ces ailes noires, en des couloirs infinis, à jamais coupés du monde.
Le but suprême, cette immense chapelle ocre, où le sang du sacrifice se fige pour une méditation portée par des voilures infinies. Les rayons obliques du soleil transpercent les vitraux, colorant les poussières neigeuses de l'air dansant au rythme diaphane des grandes orgues…
Ils sentent des sanglots, monter irrépressibles, du fond, du tréfonds de leurs entrailles. Ils pourront cette première nuit, s'endormir encore dans l'odeur oubliée du berceau, que leur baillera une dernière fois, les draps tendrement ajustés par la mère qui s'est éloignée pour l'éternité. Que ce chagrin est inconsolable!
De Robert Huant, le 23/12/2009:
Septembre 1954 à Décembre 1959
Au cours de mon passage à SOLESMES il me revient à l’esprit que j’ai passé, je pense, 2 Noëls.
Le premier ce devait être en 1955. Le 24 décembre, nous nous sommes couchés vers 20 heures 30. A 23 heures 00 nous avons été réveillés par des cantiques. Pendant que nous dormions des professeurs avaient installé des haut-parleurs. Nous nous sommes levés, surpris. Après nous être habillés nous sommes descendus à la chapelle et avons assisté à la messe de minuit. A l’issue nous avons eu droit à un bol de chocolat et, je ne sais plus quoi.
Le jour de Noël fut vraiment un jour de fêtes. Après la messe basse et la messe solennelle nous avons eu un repas amélioré. Je suis incapable de citer le menu.
Le second ce devait être en 1958. Ce 24 décembre avait été préparé. En effet nous avions appris des cantiques et des chants de Noël. Personnellement notre classe avait préparé : le Noël de Prétorius (dans une étable obscure, sous le ciel étoilé…….) et le Stille Nacht, Heilige Nacht ! Nous avons interprété ces chants au cours de la veillée qui précédait la messe de minuit. D’autres élèves avaient préparé des sketches.
Au cours du repas, nous avions eu même droit à du vin (baptisé, il va sans dire).
Ces Noëls sont quand même restés gravés dans ma mémoire car ils me furent agréables d’autant plus qu’ils précédaient notre départ en vacances.
Commentaire de Pierre-Jean Surowka:
Je pense que le second Noël devait être en 1957 et non pas 1958 car j'étais en cinquième.
Je me souviens du réveil en musique, de la messe de minuit, du chocolat et de la brioche qui l'accompagnait. Je me souviens également du vin servi dans les grandes occasions.
Par contre, plus aucun souvenir du reste, le Noël de Prétorius et la suite. Je devais attendre impatiemment le départ en vacances du lendemain!
Personnellement, je n'avais pas du tout apprécié de passer Noël au séminaire.
De Robert Huant, le 17/12/09:
Septembre 1954 à Décembre 1959
Lorsque je suis arrivé en 1954, les concierges étaient Monsieur et Madame DRIEU. Je me souviens très bien de leur nom car en 1961 et 1962 leur fils m’a enseigné les mathématiques et la mécanique à l’école technique de LOUVROIL, encore appelée « école des curés ». Ils étaient âgés. Madame DRIEU était une petite femme menue et frêle. Il nous est arrivé lors de retour de promenade, le jeudi, de la croiser en train de porter à pied le courrier à la poste. Ce qui énervait certains élèves de la voir effectuer son travail surtout lorsqu’il faisait très froid l’hiver alors qu’il y avait une 2cv camionnette dans l’établissement. Je ne me souviens plus très bien si c’est le mari ou la femme qui est décédé le premier.
Il furent remplacés par un autre couple dont effectivement le mari était un ancien gendarme. Il avait une voix tonitruante, une vraie voix de stentor. C’était remarquable lorsqu’il appelait un élève au parloir. Mais ce qui était nouveau pour nous c’est que cette famille avait une fille qui était un peu plus âgée que moi. Je me suis même surpris (je pense que je n’étais pas le seul) à l’observer discrètement le dimanche lors de la grand-messe, en prière dans le fond de la chapelle. Mais il faut dire qu’elle était bien jolie ! Mais ceci était un secret qu’évidemment je ne dévoilais pas à mon directeur de conscience.
Peut-être vous rappelez-vous ce terme : comme s’il nous était impossible de diriger notre conscience nous mêmes surtout à 15 ou 16 ans !
__________
Le 25 avril 1956, j’étais en 5ème j’ai été appelé au parloir. Là se trouvaient le curé de ma paroisse et une tante. Ils étaient venus m’annoncer le décès de mon père. J’étais bien sur accablé. Après quelques paroles du Directeur me demandant d’être fort d’autant plus que Dieu m’avait envoyé une épreuve et que je devais beaucoup prier pour demander la force de surmonter cette douleur. Je suis donc retourné chez moi 3 ou 4 jours pour assister aux funérailles.
Puis j’ai réintégré le pensionnat. Mais ce qui a été le plus dur et j’y pense toujours, c’est que le mois suivant, le mois de mai, c’était la journée des parents. Journée magnifique pendant laquelle les parents vivaient en compagnie de leur fils, assistaient à la messe et déjeuner ensemble au réfectoire. Evidemment ma mère n’est pas venue et pour cause nous n’avions pas de voiture.
Alors c’était simple, comme je n’avais pas de visite : vlan, me voilà de corvée au réfectoire pour servir les frites aux camarades et à leur famille ! Et c’était le cœur gros que je participais au service à table. Je n’étais pas seul, car en effet un élève de 4ème nommé GALIEGUE, qui deviendra par la suite médecin à SOLESMES, m’accompagnait. Je pense que son père qui était médecin était de permanence ce jour là. Je me souviens qu’il avait, pour se venger, retiré le battant de la clochette du réfectoire de la petite division et l’avait caché. Le lendemain, lorsque le surveillant voulut agiter la sonnette : ce fut le silence absolu.
Après avoir réfléchi, il en déduisit que ce ne pouvait être que l’un des 2 élèves de service. Interrogé, je fis l’étonné, aussi je fus invité à me rapprocher de GALIEGUE pour essayer de savoir ce qu’était devenu le battant. Et là il me fit savoir qu’il l’avait caché dans une boite de médicaments d’un élève. Ce qui fut vérifié. Je ne sais pas pourquoi mais cette fois là il n’y eut pas de punition.
De Jean-Pierre Rivart, le 3/12/09:
Le sujet LECTURE intéresse beaucoup de monde , tu as eu raison d'en parler
Parmi les les lectures chiantes : " LE FILS DU FACTEUR DE RIESE " , vie de St Pie X , que l'on nous a imposé lors de l'élection de Jean XXIII.
Il y eut également , en plus intéressant :
- LE JOUR LE PLUS LONG de Cornélius Ryan
- A MARCHE FORCEE , par Slavomir Rawicz , histoire de 7 hommes , auxquels s'est jointe un moment une femme , qui s'évadèrent d'un camp de Sibérie et marchèrent durant 6000 Kms; seuls 4 d'entre eux parvinrent vivants aux INDES ; ce livre m'avait passionné , je l'ai payé à mon épouse pour notre premier anniversaire de mariage ; moi-même , je l'ai relu plusieurs fois.
__________
Un jour , Robert Huant était de corvée de lecture , LES MEMOIRES DU GENERAL BARON DE MARBOT , chères à Pierre-Jean, et lisait le passage suivant :
" .....l'officier qui se trouvait près de moi fut tué par une balle perdue , tandis que le général "X?" fut blessé par un boulon ,...................euh ! boulet de canon ".
Inutile de préciser que tu cela a déclenché un fou-rire général .
De Robert Huant, le 2/12/09:
Comme le suggère Jean Pierre Je te retransmets cette anecdocte que j'avais complètement oubliée. Je l'accepte. Je ne me souvenais plus du tout de cette lecture, le cerveau a également cette faculté d'éliminer certains souvenirs ennuyeux.
Que dire de la lecture: l'imitation de Jésus Christ. T'en souviens-tu? Ou alors était-ce avant ton arrivée àSOLESMES. Je suis totalement incapable de te citer une seule phrase car en un mot JE N' ECOUTAIS PAS.
Réponse de Pierre-Jean:
Eh oui, je me souviens très bien de l'imitation de Jésus-Christ, enfin du titre, car le contenu, alors là c'est le vide sidéral.
De Jean-Pierre-Rivart, le 2/12/09:
Le prof d'anglais était l'abbé Georges HURET , surnommé JOSUE ; c'était lui qui , au réfectoire , détenait la petite clochette qu'il agitait pour nous faire corriger nos erreurs de lecture .
Un jour , un nommé AFCHAIN était de corvée de lecture . Comme nous , il était en classe B .
Dans le livre , on parlait de SHAKESPEARE.
Comme il apprenait l'allemand , il avait des problèmes avec la prononciation anglaise .
Je te le donne en mille , il a prononcé : CHAT - CAISSE - PAIX - A - RAIE
Hilarité générale , sauf de JOSUE , qui est resté les bras croisés , le regard méprisant .
Ce fut la seule fois qu'il n'intervint pas pour rappeler le lecteur à l'ordre.
De Edmond David le 30/11/09:
Lecture au pupitre, le titre exact de Thor Heyerdahl,si mes souvenirs sont bons,etait:"Aku aku,le secret de l'Ile de Pâques"
De Pierre-Jean Surowka le 30/11/09:
JP Rivart vient de parler de la censure du courrier. Il y avait aussi la censure sur les livres: tout livre de lecture ou magazine importé de l'extérieur devait être visé par le Supérieur. Sinon, pas question de le lire!
Mais il y avait encore plus sadique: la censure sur les friandises!
Il était très mal vu d'avoir des friandises: bonbons, chocolat, biscuits.
Je me souviens qu'une certaine année au moment du carême, (j'étais en 5e il me semble), nos armoires avaient même été fouillées et tout ce qui ressemblait à une friandise avait été confisqué. Ils avaient même ramassé les boites de pastilles Pulmoll, Valda ou autres Solutricine qui ont quand même été restituées après vive protestation.
A ceux qui ont decidé cela et qui l'ont fait, je dis maintenant que c'était petit!
De Jean-Pierre Rivart le 30/11/09:
Nous avons parlé du silence et des lectures au réfectoire.
En revanche , personne n'a encore soulevé le problème du courrier.
Ce dont je me souviens , c'est que toutes les lettres que nous recevions étaient ouvertes et que toutes celles que nous écrivions le dimanche , nous n'avions pas le droit de les cacheter nous-mêmes.
C'est vrai , qu'à l'époque , il existait une "côte catholique " pour les films et "l'INDEX" pour les livres.
Autre mentalité ; heureusement révolue.
Parmi les personnels civils qui travaillaient au séminaire , je me souviens de 2 :
- HENRI (qui avait un chien , nommé Tiss ) qui fut viré parce qu'il n'y avait pas assez de sang dans son alcool
- AIMEE = femme de ménage , sourde comme un pot , qui racontait à Daniel Thepeunier et moi-même ses péripéties avec les bonnes soeurs.
- Soeur PAPOU =( l'un d'entre nous connaît-il l'origine de ce surnom ?) : soeur infirmière , qui faisait également des piqures à domicile , et de ce fait , pouvait utiliser la 2 CV . Seul inconvénient , les soeurs portaient des cornettes et les marches arrières étaient hasardeuses . Pour éviter que les ailes arrières du véhicule ne soient trop cabossées , c'était le concierge ( un ancien gendarme à la voix de stentor) qui sortait la 2 CV de l'abri .Heureusement , à l'époque , la circulation était très fluide ; j'imaginais mal Soeur PAPOU effectuer un créneau sans causer des dégats aux autres véhicules.
Si nous avons eu de bons et mauvais moments , je me souviens d'un , particulièrement dramatique .
En première , nous étions en salle d'étude , dans l'attente d'être appelés en classe , lorsque la porte s'est ouverte et un abbé a fait signe à Hubert JOUGLET de venir dans le couloir .
Quelques minutes plus tard , Hubert est revenu , pale comme un linge . Nous avons compris qu'il s'était passé quelque chose de grave.
En effet , on venait de lui apprendre que son frère Daniel , soldat en Algérie , venait d'être victime du fameux "sourire Kabyle".
Jacques LAMOUR se souvient-il , qu'en 4° , il avait comme voisin , en salle d'étude , le dénommé Michel CHOC , ci-devant chahuteur hors catégorie ?
Un jour que nous faisions nos devoirs , Jacques entend Michel l'appeler , il se tourne et Michel le vise avec son index ( comme avec un révolver imaginaire ) ; soudain, ce dernier "lache une caisse " particulièrement sonore .
Tout le monde sursaute et éclate de rire.
TOUS : sauf un : notre "surveillant" , l'étudiant Hermann Scholl , qui devait être bien pris dans ses pensées et qui n'a même pas levé la tête.
Je me souviens que , durant les grandes vacances 1957 , nous sommes allés en camp à VESANCY (01)
Parmi les moniteurs : Marino SANCHEZ , André WISTIKO , DELPLANQUE , LEGRAND, VITTOR.
Les abbés DESFOSSES et SOHIER étaient également du voyage ; Joseph DECOOPMAN est venu nous rendre visite avant d'aller en Allemagne.
Le voyage aller fut mouvementé : le car a coulé une bielle et nous avons dû attendre avant qu'une autre entreprise de transports mette un autre car à notre disposition.
Cette année-là , durant notre séjour vacancier , nous avons visité le barrage de GENISSIAT , CHAMONIX , les gorges de la DIOSAZ , la ville de SAINT CLAUDE et sa fabrique de pipes . Nous avions même eu droit à un feu d'artifice à GENEVE.
Je suis retourné , ce printemps , à VESANCY . J'ai été un peu déçu : le village m'a paru banal
De Jean-Pierre Rivart le 28/11/09:
Tu te souviens qu'en 5° B (année scolaire 1957/1958°), nous avons eu Monsieur BERNACHON comme prof principal.
Il ne termina pas l'année scolaire , car il est tombé gravement malade : la typhoïde , je crois.
Figure toi que j'ai entendu parler de lui , il y a 2 ans , lors de la communion solennelle d'une de mes nièces : il a épousé une parente de ma belle soeur , mère de la communiante.
Rien d'intéressant sur le personnage , me diras tu ? Sauf que sa notoriété a dépassé les murs du Petit Séminaire : j'ai retrouvé sa caricature dans le Tintin et Milou " l'AFFAIRE TOURNESOL " ; regarde la photo que j'ai jointe à l'e-mail et ajoute des lunettes au personnage représenté sur le dessin central ; la ressemblante est frappante.
De Pierre-Jean Surowka le 28/11/09:
Vous souvenez-vous de la grippe asiatique. C'était dans les années 57 ou 58 je crois. Elle avait frappé au séminaire. Tout le monde ou presque l'avait eue. Le supérieur passait son temps à remmener les malades chez eux, souvent avec la 2 chevaux camionnette du séminaire. Bonjour le confort pour ceux qui étaient à l'arrière. En plus, il conduisait comme un dingue, de quoi nous achever.
Cela s'était terminé par la fermeture de l'établissement et des vacances supplémentaires pour tout le monde.
Il y a quelque temps, on disait que ceux qui avaient eu la grippe asiatique étaient immunisés contre la grippe H1N1. On verra bien, je ne suis pas vacciné contre le H1N1...
De Robert Huant le 27/11/09:
Je constate que personne n'a encore parlé du SILENCE règle d'or du petit séminaire. Tout se faisait en silence! Le réfectoire, le dortoir, les déplacements dans le cloître. De classes en étude tout se faisait en silence! Je crois que c'est celà qui m'a le plus pesé pendant mes 5 ans et demi de pensionnat. Qu'est-ce que j'ai pu être puni pour bavardages, avec retenues lors des départs en vacances. Une demi journée de perdue!
Lorsque je suis arrivé à SOLESMES en 1954, en 6ème nous avions un prètre très âgé et complètement sourd: l'abbé WIBAULT. Il n'entendait pas la cloche sonner la fin du cours et c'était un élève qui indiquait par un signe que le cours était fini. Je n'en ai pas gardé un mauvais souvenir. Avant la guerre il avait fait un voyage en Egypte et il nous racontait son voyage et le sens des pyramides. Malheureusement nous étions un peu jeunes. Il avait une passion: jouer du pipeau. Nous l'entendions lorsque nous passions dans les couloirs.
Compte tenu de son grand âge il est parti dans une maison de retraite pour prètre et avait été nommé Chanoine Honoraire. Je me souviens qu'il avait été invité et était revenu au petit séminaire peut-être en 1956 ou 1957 (je n'en suis pas sûr) passer une journée. Il avait été fêté avec des "VIVAT". Ca ne lui a pas porté chance car il est décédé peu de temps après. Et c'est donc l'abbé DRUELLE qui lui a succédé.
Lors de mon début de pensionnaire. Il y avait comme surveillant, un professeur dont j'ai totalement oublié le nom (certains s'en souviennent peut-être encore). Je pense que c'était le pire de tous. Il était très austère et rébarbatif. Lorsque nous désirions quelque chose, nous devions lever la bras (sans rien dire) et attendre qu'il lève son regard du bréviaire qu'il affectionnait tout particulièrement. Si à l'étude, victime d'un besoin pressant, nous désirions nous rendre aux WC dans le fond de la cour, nous devions lui montrer l'endroit d'un large geste et, je jure que c'est vrai, c'était laissé à son appréciation: il faisait signe oui ou non de la tête!!!!!!!!!!
Il est évident que lorsque ça pressait nous passions outre! l'année 1954 1955 fut particulièrement faste en personnages de cette sorte.
L'insigne qui représentait St Michel terrassant le démon (quelques similitudes avec les paras) contrairement à l'armée n'était pas systématiquement donné à notre arrivée. Il fallait le mériter. Il devait être remis au cours de l'année aucours d'un cérémonie. J'ai du attendre 2 ans!!!!! toujours à cause des bavardages. Sur les photos de promenade on remarque cet insigne sur le béret.
De Pierre-Jean Surowka:
Ah la lecture au réfectoire. On a quand même vécu des grands moments.
Il y avait les bouquins intéressants: Thor Heyerdal, le Kon Tiki, l'Ile de Pâques, Roger Frison-Roche, les rendez-vous d'Essendilène, etc.
Mais il y a eu un grand morceau d'anthologie: les Mémoires de guerre du général Baron de Marbot, un des généraux de Napoléon. Qu'est-ce que c'était long! Qu'est-ce que c'était chiant!
__________
De Jean-Pierre Rivart:
Parmi les lectures super-chiantes :
- le vainqueur du grappin ( la vie du curé d'Ars)
- Ibn Saoud
En revanche , un livre que j'avais aimé et que j'ai acheté sur E-bay : "Pilote de Stukas"
__________
De Michel Witasse:
Dans les anecdotes de lecture de réfectoire, il me remonte cette histoire (dont j’ai totalement oublié l’origine) : « les Gaulois se rasaient le derrière (silence pour tourner la page) de la nuque ».
Je me souviens aussi qu’on profitait d’être de lecture (et donc qu’on avait le livre pour préparer) pour lire enfin tout ce qui avait été censuré.
__________
De Pierre-Jean Surowka:
Il me revient une autre anecdote concernant la lecture. C'était moi qui lisait et c'était vers la fin du repas, le moment où il n'y quasiment plus aucun bruit parasite, le moment où chacun a hâte que cela se termine.
C'était pour un fois un titre intéressant, un de ceux que j'ai cités plus haut. Je vous rappelle que j'étais alors de petite taille. L'auteur du livre se trouvait sur une plage ou tout au moins sur du sable, je ne sais plus trop. Et il y avait cette phrase que j'ai prononcée dans un silence impressionnant: "moi, pauvre petit insecte humain...".
Inutile de dire que cela a été un éclat de rire général. Tout le monde s'esclaffait, tous les professeurs aussi, même les plus constipés.
Et je crois bien que cela a entrainé la fin de la lecture du jour.
De Jean-Pierre Rivart:
Dès la classe de troisième , le père de l'abbé DUBREUCQ , ingénieur à la retraite ,devint notre prof de Maths
Il avait une particularité : il ne s'occupait pas de la cloche qui sonnait la fin des cours et ne se fiait qu'à l'heure de sa montre à gousset.
En classe de seconde , je me suis retrouvé au dernier rang , rangée du milieu , avec Jean-Marie VOET comme voisin.
Ce dernier me fit remarquer que le premier geste du prof était de poser sa montre au coin du bureau.
Je lui dis : " Tu n'es pas chiche d'aller changer l'heure "
Aussitot dit , il tapote l'épaule de son voisin du rang précédent et lui demande de lui céder sa place ; ainsi , de rang en rang , il parvient au bureau du prof et change l'heure sans savoir exactement de combien il l'avait avancée. Puis il revient , de la même façon à sa table et toujours sans se faire prendre.
Les cours devaient se terminer vers 16 h 30 mn , je crois ; peu avant 16 heures , Monsieur DUBREUCQ consulte sa montre et nous fait sortir en récréation . Nous avons donc eu , ce jour-là , une prolongation de récré de plus d'une demi-heure .
Heureusement , aucun surveillant ou prof n'a traversé la cours durant notre "fausse perm" .
__________
De Pierre-Jean Surowka:
Comme son fils, monsieur Dubreucq père était trop bon, donc très chahuté.
En classe de troisième, avec Michel Witasse, nous chahutions aussi, nous étions ensemble au milieu de la classe. Il m'a rappelé lors d'une précédente rencontre que c'est là que je lui ai appris à... roter! Eh oui, roter sur commande tout simplement en avalant un peu d'air. On arrive à des résultats surprenants.
et c'est signé (à droite) Dartus, vous vous souvenez, le chanoine qui venait de Cambrai une fois par semaine pour vérifier nos acquits en matière d'harmonium : ce sadique nous broyait les doigts et les mains pour soi-disant les assouplir !
De Jean-Pierre Rivart:
Vous souvenez-vous de Monsieur GIBERT , ci-devant professeur de 7° et également professeur d'Histoire-Géo de 6 °.
Ses cours étaient simples : il nous lisait le livre et , après chaque chapitre , nous disait en se frottant les mains : " Vous saisissez , hein! vous saisissez ,hein ! "
De plus , il était excessif en tout : par exemple un jour , il m'a arraché une page de mon cahier , parce que j'avais fini mon devoir de latin et que j'avais commencé à faire un devoir d'une autre matière ; dans son esprit , je n'avais pas le droit de prendre de l'avance sur mes camarades de classe.
Autre exemple : au premier trimestre de l'année scolaire 1956/1957 , comme les résultats de la composition d'Histoire-Géo ne correspondaient pas à ses attentes , il a commencé par nous enguirlander méchamment et a déclaré :
" Vous savez , qu'en ce moment , il y a une catastrophe minière à Marcinelles (B) : la mine est en feu . Eh bien! aucun d'entre vous n'aurait eu le courage de descendre dans la mine comme l'ont fait les sauveteurs " .Un pareil langage à des garçons de 11/12 ans , bof !
Et pour terminer , il a passé ses nerfs sur l'un d'entre nous en hurlant : " durant la composition , vous avez levé 34 ( trente quatre ) fois la tête " . Il devait être aigri de n'être pas prof de Maths.
De Pierre-Jean Surowka:
Ce mec là me terrorisait. Je l'ai retrouvé à Valenciennes lorsque j'étais en terminale à Notre-Dame, mais heureusement il n'était pas mon prof. Ce qui est bizarre, c'est qu'il avait l'air beaucoup plus sympa. Peut-être qu'à Solesmes les effluves de la sucrerie lui causaient quelques court-circuits internes.
Bref, commencer l'histoire-géo avec lui, poursuivre avec Druelle ("Goliath" pour les intimes) qui était aussi un cas pathologique, puis plus tard ailleurs dans d'autres établissements tomber sur des nuls, voilà pourquoi je n'ai jamais aimé cette matière.
Il n'y a guère que maintenant que je serais attiré par l'histoire, c'est dire que le traumatisme était profond.
De Jean-Pierre-Rivart.
Lors d'une promenade , nous sommes arrivés dans un village dénommé VERTAIN ; en passant devant l'église , une bande de gamins en sortaient .
En nous apercevant , ils se sont mis à crier : " A bas , les curés ! ".
Ils n'avaient pas bien retenu les leçons de catéchisme , ceux-là.
__________
De Robert Huant.
Lorsque je suis entré à SOLESMES en 1954 il y avait encore des habitants qui vivaient dans des baraquements en bois. Lorsque nous passions en rang pour les promenades revêtus de notre cape certains enfants sortaient de ces baraquements en criant: croa! croa! en imitant le vol des corbeaux et même en criant : à bas les corbeaux!!!!
La vie est un éternel recommencement car dans les années 1970 1980 et 1990 lorsque je déambulais avec un ou plusieurs collègues en tenue de gendarmes, des individus sortant de cités criaient: 22 vla les POULETS! cot cot cot
J'ai donc toujours été poursuivi par des noms d'oiseaux!
MAIS JE M'EN FOUTAIS! c'était devenu une habitude depuis l'âge de 11 ans jusqu'à 55 ans!
De Jean-Pierre-Rivart.
En seconde , on, m'avait nommé sacristain et , chaque soir , je devais traverser , dans la pénombre , la petite chapelle et fermer la porte à clef derrière moi.
Ayant fait une dizaine de pas dans le couloir , j'entends que l'on frappe à la porte de la chapelle .
Comme je ne crois pas aux fantomes , j'ouvre la porte et me trouve nez à nez avec Hermann Scholl , l'étudiant
allemand qui était venu se perfectionner à Solesmes.
Il avait éprouvé le besoin de se recueillir dans le noir et l'intimité d'une chapelle avant d'aller se coucher .
Nous en avons bien ri tous les 2.
PRECISION :
je fus le seul sacristain de Solesmes à ne pas être reconduit dans ses fonctions l'année suivante ; de mauvaises langues avaient dit que j'avais trop forcé sur la consommation de vin de messe. Franchement , m'en crois-tu capable